Cette rentrée scolaire, portée par un nouveau ministre de l’Éducation, ne manquait pas de sujets susceptibles de mobiliser nos dirigeants et l’attention des Français : de l’attractivité du métier d’enseignant au calendrier des épreuves du baccalauréat, en passant par les effets du numérique sur les apprentissages. Au lieu de quoi elle a été dominée par un de ces débats dont notre pays a le secret, sur le port de l’abaya et son interdiction dans les établissements scolaires.
Était-ce pour occuper le terrain, après que le président de la République a déclaré que l’éducation fait désormais partie de son « domaine réservé », que Gabriel Attal a cru bon d’allumer cette polémique ? Si l’investissement présidentiel est a priori un gage de l’importance accordée à la question scolaire, Emmanuel Macron a pour l’instant égrené les sujets convenus : raccourcissement des vacances, retour à la chronologie en histoire (qui n’avait jamais disparu), dénonciation du « pédagogisme », flattant une opinion publique prompte à penser que « le niveau baisse ».
L’école est, pour de futurs citoyens et leurs parents, le lieu par excellence où se noue la promesse républicaine et démocratique d’émancipation. Malheureusement, elle est aussi, pour certains, le lieu où cette promesse est trahie pour la première fois. Elle a besoin aujourd’hui d’une véritable ambition politique, à la hauteur du malaise de ceux – enseignants, personnels administratifs et élèves – qui la font vivre, comme de leur attachement à cette institution essentielle.
La rédaction