Depuis 2017, la société Bridor, spécialisée dans la production de pains et de viennoiseries, prévoit de construire une nouvelle usine ultra-moderne pour répondre aux demandes de plus en plus nombreuses de ses clients. Elle a déjà fait l’acquisition d’un terrain à Liffré, en Bretagne. Toutefois, le chantier est bloqué par les recours lancés par des associations écologistes.
Entre autres Bretagne Vivante, association de protection de la nature, et Eau et Rivières de Bretagne s’y opposent frontalement. Cette dernière reproche au projet son empreinte carbone désastreuse, en plus d’une “consommation excessive d’eau potable” dans un secteur – le bassin rennais – parmi les moins arrosés de France.
Face à cette opposition et aux lenteurs qu’elle engendre, le PDG de Bridor, Louis Le Duff, est sorti de son silence : « Malgré un démarrage du projet en 2017, il n’y aura pas d’ouverture avant 2027 au plus tôt ! Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre 10 ans pour que nos projets industriels aboutissent ! ». Désabusé, l’industriel mise à présent sur d’autres pays comme l’Allemagne, où une usine peut être installée en seulement deux ans.
Une accélération du processus de désindustrialisation
Bien entendu, les diverses associations environnementales mettent en avant la défense de “l’intérêt général”, qui accorde peu de poids aux 500 nouveaux emplois pérennes que créerait cette implantation. Pourtant, comme le précise le maire de Liffré, « ces emplois représentent en tout 10 % d’emplois complémentaires aux 5000 déjà existants, et visent à résoudre les problèmes de mobilité dont sont victimes une part non négligeable de chômeurs ».
Les conséquences de cette opposition sont simples : l’entreprise délocalise et renforce ses projets à l’étranger. Achat en juillet dernier d’une usine dans le Connecticut aux États-Unis, doublement des capacités à Montréal, acquisition d’une usine de pains et de viennoiseries au Portugal… Soit au total 3000 emplois créés à l’étranger pour compenser le retard de Liffré et répondre à la demande européenne. Une décision qui accélère d’autant le processus de désindustrialisation de la France et n’est pas sans rappeler les deux entrepôts que prévoyait Amazon près de Belfort et de Rouen, attaqués en justice par l’association Stop Amazon, avant que l’entreprise ne renonce. Une perte estimée à près de 2000 emplois.
Les écologistes, une menace pour les classes populaires
Les exemples d’un militantisme écologiste jusqu’au-boutiste qui menace les classes populaires se multiplient. Non seulement ce lobbying détruit des emplois, mais il débouche sur une fiscalité toujours plus pesante et des contraintes règlementaires. Il suffit de mentionner la taxe carbone, les zones à faibles émissions (ZFE) pour les véhicules des particuliers, l’interdiction de vente des véhicules thermiques dès 2035, ou encore l’interdiction des chaudières au fioul. Autant d’initiatives dont les conséquences sociales sont lourdes.
Les premiers intéressés ne sont d’ailleurs pas dupes. Si EELV (Europe Écologie Les Verts) a été éliminé dès le premier tour des dernières élections présidentielles, et si les écologistes ont un ancrage très faible dans les territoires ruraux, c’est que leur vision de l’intérêt général n’est pas partagée par les électeurs.
Cette méfiance est d’autant plus grande que les activistes s’obstinent même lorsque leurs motivations sont très contestables. Les raisons qui leur font rejeter en bloc des projets tels que le canal Seine-Nord, la serre Tropicalia, ou plus anciennement le parc Vulcania, ne sont pas clairement exposées. Même des innovations susceptibles de répondre à une demande alimentaire croissante – retenues d’eau pour l’irrigation des cultures, pesticides, OGM, etc. – ne trouvent pas grâce aux yeux de ces bienfaiteurs de l’humanité.
Une volonté de détruire la civilisation industrielle
Ces actions semblent bien confirmer ce qui a déjà été dit et redit : les racines de ce type d’écologie, qui se sont développées depuis la Seconde Guerre mondiale, plongent dans une hostilité foncière envers la technique et l’esprit scientifique, le modèle de croissance et la société industrielle. La lutte marxiste s’est transformée, campant maintenant sur le terrain d’une nature fantasmée en butte à une humanité destructrice.
Drôle de manière d’affronter les défis que posent nos mondes modernes, que de détruire les outils qui permettraient de les surmonter – telles que l’énergie nucléaire – ou à bloquer des projets industriels créateurs d’emplois sous des motifs fallacieux.