L’objectif d’un syndicat est avant tout de faire parler de lui. Pour cela, rien de tel que les grèves. A quelques semaines de Noël, les syndicats de la SNCF prévoient des grèves, la première courant du vendredi 2 au lundi 5 décembre. Il s’agit de la grève des contrôleurs, nommés agents du service commercial train (ASCT). Leur mouvement annule plus de la moitié des trajets.
Les contrôleurs demandent principalement une meilleure rémunération, avec notamment l’augmentation de leur prime métier, la prime 24, à 700€ minimum, et un certain nombre de garanties de carrière, par exemple le déroulement de leur carrière jusqu’au plus haut niveau de notation et le maintien de la rémunération en cas de changement de filière ou de métier. Ces exigences pourraient avoir des conséquences pour l’emploi des chômeurs, puisque le syndicat Sud Rail demande à la direction de “stopper les embauches directes et contrats précaires”, pour que chaque contrôleur accède au plus haut niveau. Une preuve que les syndicats se moquent bien de l’emploi pour ne se concentrer que sur les privilèges plus ou moins légitimes de leur branche.
Selon le rapport 2019 de la Cour des comptes, de tout autres réformes sont nécessaires. Comme ils s’occupent maintenant sur les embarquements et débarquements plutôt que sur des passages dans les trains pendant le trajet, les contrôleurs pourraient faire le même travail avec moins de ressources humaines. La Cour estime qu’on pourrait réduire leurs effectifs d’environ 1 500 par an. Seulement, les intéressés préfèrent conserver leur statut “d’agent roulant” qui leur offre un certain nombre de privilèges, que ce soit dans le temps de travail ou l’indemnisation. Alors que leur métier a évolué et que leur statut mériterait de nombreux ajustements, les contrôleurs tiennent à leur régime de faveur et mettent les Français en difficulté pour des raisons égoïstes. On n’attendait guère mieux des syndicats.